Si vous avez un peu de mal à orienter votre partie, ou qu’en sortie d’ouverture vous vous demandez quel serait le meilleur coup une fois toutes vos pièces développées, il est peut être temps de jeter un coup d’œil à vos pions.
Votre adversaire vient de jouer. Vous avez estimé qu’il n’y a pas de menace dangereuse et imminente, votre roi est en sécurité, vous ne décelez pas de gain tactique rapide et facile en quelques coups, toutes vos pièces sont actives et bien développées. La position semble équilibrée. La stratégie montre le but de son nez.
Quatre structures de pions semblent essentielles parmi les 15-20 qui sont recensées. Chacune de ces structures se retrouvent après des ouvertures bien précises et demandent un traitement différent, tant pour pour les blancs que pour les noirs. Ces structures sont présentées du coté blanc, mais peuvent aussi se retrouver du coté noir (comme dans un miroir, même si des petites différences peuvent exister).
- Pion dame isolé (ou isolani ou Isolated Queen Pawn en anglais)
Il est bien évident que si le pion isolé est un pion blanc en d4, cette structure peut aussi exister chez les noirs (pion noir en d5). Nous avons un pion dame qui ne peut pas être défendu par ses collègues des colonnes adjcentes.
- Pions suspendus (pendants)
Le pion dame est associé au pion en c4, mais avec l’absence de pions sur les colonnes adjacentes.
- La structure Carlsbad.
On remarquera les deux chaines de pions, chacune sur leur aile, et le face à face d4-d5. Chaque camp a perdu 1 pion.
- Le centre bloqué avec les chaines e5 ou d5.
On retiendra le face à face des pions sur les colonnes e et d.
Indépendamment de ces structures, il faudra avoir en tête les notions de pion isolé, pion arriéré, pions doublés, de cases fortes (faibles), d’avant poste, d’ouverture de colonne et de diagonale, ainsi que les notions de majorité et de minorité.
Wikipédia résume très bien tout ça, ainsi que le site Simplify Chess (on ne peut qu’admirer le travail de compilation, et malgré le « Simplify », ne vous y trompez pas : c’est beaucoup plus qu’un résumé). Il n’existe pas (mais je peux me tromper) de bouquin destiné à des joueurs entre 1300-1500 sur ce sujet. Tentez, en anglais, « Chess Stragegy for Kids » de Thomas Enqvist. Une des références contemporaines malgré tout dans ce domaine : « Les structures de pions aux échecs : Comprendre les ouvertures – Motifs typiques et plans détaillés » de Mauricio Flores Rios, un GMI chilien. « Pawn Power in chess » de Hans Kmoch est probablement la référence historique. Si vous l’avez en français sous le titre « L’art de jouer les pions » vous devriez pouvoir vous en contenter (mais frise les 100 € d’occasion !) Enfin, on peut signaler « the Power of Pawns » de Jörg Hickl, probablement plus accessible pour des joueurs qui visent les 1500 elo. Enfin, si vous pratiquez régulièrement certaines ouvertures, n’hésitez pas à travailler les structures de pions qui y sont associées. Vincent y consacre quelques vidéos sur sa chaine Chess Trainer 2000.
Cela nécessite un gros travail de fond (et de toute façon bien après le travail de la tactique). Pourquoi pas y aller doucement et, partie après partie, rechercher dans le livre en votre possession la structure de pions que vous avez rencontrée afin d’en comprendre le fonctionnement, puis rechercher dans une base de données (Chessbase, ou SCID vs PC) ces mêmes structures traitées par des GMI.
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