Et si nous faisions un peu d’exercice ?

Jouer, lire un bon bouquin, et résoudre son petit problème tactique quotidien ne suffisent pas toujours. Quels sont les exercices qui permettent de se forger, de renforcer nos compétences ? J’en liste quelques-uns ci-dessous, déjà évoqués au fil du temps sur ce blog. Tous ces exercices ont des avantages certains mais l’aspect chronophage les rend rébarbatifs et les effets tardifs ne nous incitent pas à les pratiquer. Leur usage régulier sur plusieurs mois devrait toutefois permettre une certaine progression (à défaut d’une progression certaine !). On peut préférer l’enchainement de parties rapides sur Lichess, à chacun ses gouts.

Méthode Woodpecker, méthode de la Maza : revoir quasi inlassablement une même série d’exercices tactiques (100 à 1000 !) de plus en plus difficiles, en allant de plus en plus vite. Popularisé par de la Maza, développé plus tard par Tikkanen et Axel Smith, ces exercices doivent profiter aux débutants à mon avis, mais pas que… Tikkanen s’en est servi pour le championnat de Suède. Cela nécessite d’avoir un stock de problèmes facilement accessibles, de complexité croissante. CT-Art, sans leur faire de publicité, est intéressant. Lucaschess a également un module de répétition d’exercices tactiques.

La méthode Stoyko : on se pose devant une position (pas nécessairement un exercice tactique) et on y réfléchit pendant au moin30 à 60 mn, en notant toutes les variantes et options possibles. Renforce l’esprit d’analyse, la visualisation aussi probablement. Une fois par jour est suffisant à mon avis ! Les premières fois, on craque au bout de 5 minutes. Important : évaluer la variante à la fin de l’analyse (+/-, +/=, etc.)

Les évaluations de Stjepan Tomic : à partir de 100 positions, on recherche le coup à jouer en 30 seconde sur celles-ci, puis en 3 minutes, puis en 10 minutes. Et on compare avec les résultats d’un moteur d’analyse. On s’attribue des notes. C’est en effet plus une évaluation que des exercices, mais réfléchir 3 fois de suite sur une même position a vraisemblablement des effets positifs.

La  méthode Dvorestky : résoudre 5 exercices en 15 minutes, avec une pénalité de temps de 5 minutes en cas d’échecs, forçant ainsi à faire un équilibre entre intuition et analyse. 15 minutes par jour suffisent ! Lev Alburt propose une petite variante : 4 exercices en 20 minutes, et on soustrait 8 minutes par erreur. Cela autorise deux erreurs. Cette méthode est un bon équilibre entre analyse et intuition. Cela se rapproche des conditions réelles de tournoi dans lesquelles nous n’avons pas toujours le temps suffisant de réfléchir ! A chacun d’adapter le nombre de problèmes, la durée totale et la pénalité de temps selon son niveau et ses objectifs.

Entrainement au chaos : afin de s’habituer aux positions peu orthodoxes qu’on risque de rencontrer au cours d’une partie, et qui n’aura rien à voir avec les belles positions de fin d’ouverture telles qu’on les voit dans les livres. Positionnez toute ou partie de vos pièces sur l’échiquier. Puis de façon aléatoire, bougez quelques pièces un peu au hasard. Vérifiez si un roi est en échec ; dans ce cas, déplacez le d’autant de cases pour qu’il ne le soit plus. Et travaillez cette position (méthode Stoyko par exemple). Possibilité de récupérer des parties de petit niveau sur Lichess aussi, pourquoi pas !

Entrainement à la visualisation : lire une partie, et poser les pièces de 5 en 5 coups. Trop dur ? Descendre à tous les 3 coups. Et pourquoi pas faire à la longue une partie entière ?

Il y en a pour tous les gouts, et chacun peut adapter ces idées en fonction de son temps disponible et de son but.

Citons également les exercices sur Fritz (le 11, le mien ! car je ne sais pas si cela est encore proposé sur le 17) :  cliquer sur toutes les pièces en prise, ou sur les pièces non défendues, ou sur les pièces en mesure de porter un échec. Résoudre un maximum de positions en un temps donné et paramétrable. Pas si évident que ça (ben oui, la tour, juste avant le roque n’est pas toujours protégée ! Et la dame n’est pas invincible.)

Des modules sur Lucaschess offrent pas mal d’exercices aussi. Et avec un peu de patience on peut y incorporer les positions délicates de nos parties à nous. SCID vs PC également je crois.

Reste que tous ces exercices s’adressent essentiellement au milieu de partie. La stratégie, les finales et les ouvertures sont les parents pauvres. N’hésitez pas à nous faire partager vos exercices favoris !

 

 

 

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