Points de détails importants


L’impression que cela stagne ? Résultats du récent tournoi qui n’honorent pas le travail des 3 derniers mois ? Du mal à gagner contre des adversaires avec -200 elo ? Il est peut-être temps de vérifier quelques uns de ces points :

  • Jouer plus de parties longues que de parties rapides
  • S’entrainer contre des adversaires (un peu) plus forts
  • 15 minutes de tactique tous les jours
  • Utiliser un échiquier (et pas un écran)
  • Pas plus de 10-20% de son temps total d’entrainement pour les ouvertures
  • Avoir un (des) partenaire(s) d’entrainement
  • Bien dormir et manger
  • Revoir le processus de réflexion (et se créer sa check-list)
  • Avoir un cahier d’entrainement
  • S’entrainer en étant concentré (pas de téléphone, pas de Facebook, on évite Metallica dans les écouteurs…)
  • Avoir un programme d’entrainement, aussi simple soit-il.
  • Se tenir à un entrainement régulier plusieurs fois par semaine (plutôt que 1 fois 3 heure par semaine)
  • S’offrir un coach
  • S’imprégner des parties des grands maitres.
  • Réviser les tactiques de base
  • Tenir à jour ce qui est mesurable (activité quotidienne, gains, heures de sommeil)
  • Conserver les parties de tournoi dans une base de données pour les exploiter
  • Analyser les parties longues
  • S’abonner aux Échecs sans peine !

ChessMood gratuit !


Si j’ai bien compris, les vidéos (cours) de ChessMood sont libres d’accès jusqu’au 28 avril, avant que le tarif augmente !

Equilibrage


ChessMood est un site d’apprentissage : il vend du matériel à travailler et à étudier moyennant finances. Toutefois des articles intéressants sont fréquemment publiés et nous orientent sur les démarches à suivre. Avetik Grigorian nous donne ses conseils sur les grandes lignes d’un plan d’entrainement pour des joueurs de moins de 1700 elo (nouvel elo, donc anciennement 1500). Selon lui, si certains joueurs studieux de ce niveau ne progressent pas, on peut certainement en trouver les raisons dans leur pratique quotidienne :

  • ils se contentent de jouer sans étudier
  • ils étudient sans apprendre, ils apprennent ce qui ne sert à rien, ou étudient mal.
  • ils n’analysent pas leurs parties afin de fixer les erreurs.

Il s’agit alors de faire différemment :

  • Garder un équilibre entre l’étude, la pratique et l’amélioration
  • Étudier ce qu’il convient d’étudier
  • Savoir s’entrainer correctement
  • Corriger ses principales erreurs
  • Avoir une bonne approche globale

LE BON ÉQUILIBRE

Une progression suit ce cycle : étudier (les bases, les règles, les principes), puis pratiquer (ce qu’on vient d’étudier), puis corriger ses erreurs en analysant ses parties. Et recommencer. La répartition de ces phases sur le temps consacré aux échecs devrait ressembler à ça :

  • 35% étudier : avec un bon plan d’entrainement, de bonnes références, un bon encadrement.
  • 55% pratiquer : avec un partenaire d’entrainement ou pas, avec des objectifs, pas de bullets.
  • 10 % fixer ses erreurs : avec un coach, avec un bon diagnostic sur les erreurs,

Cela n’est pas précisé mais à mon avis le temps passé lors d’un tournoi ne compte pas.

En progressant au delà du niveau moyen, on étudie plus et on joue moins. Il faut être prudent sur ses ambitions : si les premiers 1000 points elo sont gagnés plus moins facilement, plus ou moins rapidement, le gain des 500 points suivant (1000 à 1500) sera moins facile et moins rapide. Oups, il faudra corriger avec la mise à jour. (n=0.6xelo+800)

APPRENDRE

L’apprentissage comprend les matières suivantes : calcul (tactique, mats, éviter les erreurs), ouvertures (appliquer et comprendre les principes des ouvertures, se créer un répertoire d’ouverture), stratégie (les principes simples suffisent : la tactique fera le reste pour un niveau 1500-1700), finales (stratégie, quelques positions caractéristiques).

Il est intéressant de trouver des vidéos de joueurs de plus de 2500 jouant contre des moins de 2000 afin de comprendre comment ils voient les erreurs.

La tactique, en dessous de 1700 elo, occupe 70% du temps de d’étude, l’ouverture 15% et les 15% restant devraient se répartir entre le milieu de partie et les finales.

PRATIQUER

Il faudrait passer 55% du temps consacré aux échecs à jouer.

Cela comprend les parties avec les partenaires d’entrainement, les parties en ligne (a minima des 5+3 mais ne pas négliger les parties lentes, les bullets sont à proscrire), et les autres (tournois, inter-clubs).

Euh… 5+3 c’est déjà rapide, non ? plutôt pour vérifier ses ouvertures à mon avis.

Les parties en ligne devront être jouées dans des conditions de concentration optimum. Se donner un nombre de parties à effectuer selon le temps disponible et la durée de la partie, tout en respectant 15 minutes de break entre chaque partie.

FIXER LES ERREURS

Il est difficile de comprendre les annotations de Stockfish telles que ?! (souvent un indication d’erreur stratégique). Au contraire, se contenter de comprendre en premier les ??, puis les ? est suffisant (pièces en prise, capture, mat en 2 coups). Si les parties lentes sont intéressantes pour mettre en place un bon processus de réflexion, les blitz montrent clairement nos faiblesses.

La méthode du bold/unbold trouve sa place ici.

Et ne pas oublier qu’il faut prendre autant de plaisir à jouer qu’à s’entrainer !!!

Quand tout va bien et que la courbe de progression est satisfaisante, il ne sert probablement à rien de modifier quoi que ce soit dans sa manière de travailler. Mais pour peu que cette courbe s’infléchisse ou que des lacunes commencent à apparaitre, il convient peut-être de revoir sa copie et d’ajuster le tir. Chaque joueur d’échec un peu sérieux consulte à peu près les mêmes livres que les autres joueurs, visionne les mêmes chaines vidéos, joue en ligne, consacre plusieurs heures par semaine à son jeu préféré. La seule différence : l’entrainement.

Il est certainement intéressant de chronométrer la répartition de son temps consacré aux échecs. Si on peut dégager 10 heures par semaine (10 heures… c’est plus facile pour illustrer la suite, mais cela fait tout de même dans les 1h30 par jour !), la répartition devrait être approximativement 3h30 pour l’étude, 5h30 pour la pratique, et 1 heure pour se corriger. Et dans le temps d’étude : 2h30 de tactique, 30 mn pour les ouvertures, et 30 minutes à répartir entre la stratégie et les finales.

Perpetual Chess Podcast : verbatim.


Je l’avais déjà évoqué récemment, mais les trois liens de l’article envoient tous sur la même page Youtube ! C’était plus simple de tout refaire.

Ben Johnson est un joueur d’échecs qui a choisi, en 2016, la forme podcast pour parler des échecs. Ses entretiens avec des acteurs majeurs de la sphère échiquéenne (ça fait bien de dire ça, j’ai l’impression de travailler pour Télérama ou les Inrockuptibles !!) sont souvent intéressants quoiqu’un peu longs (pas rare que cela dure plus d’une heure). Un résumé écrit existe et c’est bien pratique pour se rendre directement sur un extrait particulier. Sa page est ici et il est probablement intéressant d’écouter, notamment, la série des « Adult improvers« .

Sur Youtube, les dialogues peuvent être sous-titrés en anglais, cela aide un peu, ou même traduits en direct (un peu approximatifs quand même).

Fort de tous ces entretiens avec des joueurs et coaches, Ben nous a pondu un bouquin dédié aux meilleures idées liées à la progression et à l’amélioration aux échecs : l’amélioration perpétuelles aux échecs (conseils pratiques par des amateurs avisés et des joueurs de classe internationale). Aucun avis rédigé en français sur Google… les anglais et les américains en tout cas adorent.

Apprendre et réviser les ouvertures avec les flashcards


Je me lassais un peu d’Anki ; assis à une table, devant un écran… usine à gaz si on désire optimiser les algorithmes de révision… En fait, je ne l’utilisais qu’une à deux fois par mois afin de mémoriser quelques coups d’ouverture : largement insuffisant pour en tirer profit.

Enfin, bref : je me suis mis aux fiches bristol 100×150 à petits carreaux.

Plusieurs objectifs :

  • S’affranchir d’un écran
  • Plus de souplesse dans le décalage des fiches selon la qualité de la réponse
  • Disponible sans ordi, donc a priori accessibilité améliorée
  • En conséquence : travail quotidien facilité (jour pair pour les blancs, et jour impair pour les noirs, encore que ce soit faisable avec Anki)
  • Le but n’est pas d’être incollable jusqu’à la sortie de l’ouverture, mais d’avoir aussi quelques idées sur certains variantes que l’adversaire peut proposer (piège, gambit gênant, ou simple mauvais coup)

On peut élargir un peu le contenu et ne pas se contenter du schéma du genre : « Après 6.c4, quel est le coup des noirs ? ». Par exemple :

  • fiche avec tabiya d’une variante donnée sur 5 à 10 coups (ou plus selon votre préparation)
  • fiche avec question sur la réponse à un coup de l’adversaire
  • au dos de la fiche : prolonger la réponse avec une autre question subsidiaire
  • sur une position clef, demander le premier coup adverse des suites les plus fréquentes avec la réponse à donner.
  • y intégrer des questions stratégiques et positionnelles selon l’ouverture
  • compléter la réponse avec les orientations stratégiques pour une variante donnée
  • indiquer une partie pouvant illustrer la variante
  • autant au recto qu’au verso : utiliser des surligneurs sur certains coups afin de mieux visualiser la réponse ou les coups aboutissant à des variantes. Ou surligner le titre de la fiche (titre : avec les blancs, partie écossaise avec 4. … Cxd4) en rouge pour indiquer une fiche visant à punir un mauvais coup de l’adversaire.
  • utiliser un code ECO en titre
  • indiquer si vous vous inspirez d’une bibliothèqe d’ouverture comme celle de chessbase, si c’est la réponse de Stockfish, ou celle souvent jouée sur Lichess en partie rapide par des joueurs classés entre 1600 et 1800.

S’il s’avère que Chessbase est la source de référence, on peut bien évidemment s’aider d’un livre, de Lichess, de certaines vidéos de qualité (j’aime bien Hanging Pawns) ou s’aider de Stockfish. Lorsque les coups ne sont pas répertoriés, ou en tout cas n’ont pas été joués trop souvent (je serais tenté de dire moins d’une cinquantaine de fois sur Chessbase – sur 8 millions de parties ! – ), c’est qu’on est sorti de la théorie. La méthode ne s’applique qu’aux coups théoriques. A chacun de créer ses fiches selon son répertoire.

Les ouvertures rencontrées lors de tournois ou rencontres inter-club sont intégrées afin de ne pas rejouer un coup désastreux ou d’être en mesure de « punir » celui de l’adversaire. Par contre, il faut être prudent car on a vite fait d’avoir des doublons, ou même deux fiche sur une même variante avec des réponses différents à la même question !

De parties en parties, de tests en tests, de révisions en révisions, certaines fiches pourront être actualisées (par exemple : remplacées par une meilleure suite ou écartées du stock à réviser) et d’autres ajoutées selon les problèmes rencontrés dans certaines parties.

Mise en pratique (méthode facile)

  1. Se constituer un stock d’au moins 15-20 fiches (pour une ouverture, pour quelques ouvertures, pour une variante… peu importe, cela va dépendre du programme d’entrainement) avant de commencer la séance.
  2. Il est sans doute préférable de faire un stock d’ouvertures pour les blancs, et un stock pour les ouvertures noires et de les travailler séparément. Le code ECO dans le titre permettra d’extraire des fiches particulières si on désire travailler une ouverture précise.
  3. Réviser régulièrement (au moins plusieurs fois par semaine) pour mieux mémoriser.
  4. Décider d’y consacrer soit un temps défini (15 minutes par exemple), soit un nombre de fiches (réviser 10 fiches)
  5. Déplacer les pièces sur un échiquier, sinon apprendre les coups par cœur et les visualiser.
  6. Selon la réponse :
    • Si elle est bonne, on met la fiche en dernière position.
    • Sinon, on décale d’une fiche. (il semblerait qu’il est profitable de revoir rapidement la question difficile – dans les minutes qui suivent – afin de bien ancrer la réponse).
    • S’il y a un doute, on peut décaler de 5 fiches par exemple.
  7. Il est possible de moduler : si on n’est pas bon au bout du 5ème coup d’une tabiya de 10 coups, on décale d’une fiche et si l’erreur intervient après, on décale de 5 fiches (ou tout autre chiffre selon ses convenances personnelles). Si on hésite mais qu’on donne le bonne suite, décaler de 10 fiches. A chacun de voir.
  8. Les nouvelles fiches (à ajouter régulièrement selon le niveau d’apprentissage) sont placées sur le dessus de la pile lors de la séance.
  9. Pensez à sécuriser la pile (élastique, boite) entre les séances de révision : un chat qui passe, un coup de vent, un geste maladroit et tout est mélangé par terre !
  10. L’emploi d’un surligneur permettra d’attirer l’attention (par exemple : jaune pour un coup alternatif, rouge pour désigner un mauvais coup, etc.)

Méthode complexe

  1. Se munir de cinq boîtes (ou préparer 5 tas). Le premier jour, toutes les fiches sont dans la boite 1
    • Boite 1 : révision quotidienne (le stock des mauvaises réponses fréquentes)
    • Boite 2 : révision tous les 3 jours
    • Boite 3 : révision tous les 7 jours
    • boite 4 : révision tous les 15 jours
    • Boite 5 : révision tous les mois (fiches à la réponse évidente, facile, etc)
    • On peut décider de n’utiliser que 3 boites, ou passer à 7 boites, avec des intervalles de révision adaptés à son rythme de travail et aux nombres de fiches.
    • Si la réponse donnée est bonne, la carte passe dans la boîte n+1 (ou reste dans la boite 5). Si elle est mauvaise : la revoir dans les minutes qui suivent et la mettre dans la boite n-1 (ou reste dans la boite 1).
  2. Si une majorité de fiches est dans la boite 5 : pourquoi pas créer une boite 6 (révision pour la mémoire à long terme) ou retirer les fiches du circuit. Ou ajouter d’autres boites :
    • Boite 6 : tous les 2 mois
    • Boite 7 : tous les 4 mois
    • Boite 8 : tous les 12 mois

Il y aura, au bout de quelques jours, des fiches réparties dans les 5 boites. Il est donc possible d’avoir à travailler plusieurs boites le même jour. Ces répétitions décalées nécessitent de bien noter les dates de révision (agenda, cahier de texte).

Enfin, et s’il fallait conclure : on peut réserver cette technique des flashcards aux coups rencontrés lors de parties (tournois, parties en ligne) afin d’être prêt sur des gambits (plus ou moins douteux), des pièges d’ouvertures, des ouvertures anti Caro-Kann ou anti Sicilienne, ou des réponses peu énergiques sur un mauvais coup de l’adversaire pendant une ouverture. Et réserver les lignes principales au logiciel Anki. Tout est faisable !!

Ben Finegold dit quelque part que tant qu’on n’a pas vu une tactique une vingtaine de fois, on ne s’en souvient pas ! La création de ces fiches favorise peut-être plus la mémorisation que d’écrire la même chose sur un clavier, encore qu’Anki soit assez paramétrable sur l’affichage (surlignage, couleur de la police, écriture en gras ou en italique, ajout de diagrammes, enregistrements). On ne devra pas pour autant négliger de jouer ces ouvertures avec un partenaire d’entrainement ou face à un moteur d’échecs. La façon de construire son répertoire dépasse largement le cadre de cet article consacré à l’apprentissage du répertoire qu’on décide de jouer. Kevin nous conseille dans ce domaine (Mais pourquoi pas Eric Rosen ou Stjepan Tomic). Enfin, il y a le livre de Giddins : « Comment construire son répertoire d’ouverture« .

Cette méthode des flashcards est aussi utilisable pour la tactique avec un stock de problèmes (en se servant d’un recueil,on peut se simplifier la vie en écrivant sur le recto la référence du problème – titre du livre, numéro du problème – et au verso la page de la réponse), ou pour des questions de stratégie (quand est-il préférable d’échanger les dames ? Pièce pour bloquer un pion isolé dame ? etc…).

N’hésitez pas à commenter !