Les 3 trucs pour toujours gagner en finale (les secrets de Kasparov enfin révélés !)


Bon… si avec ça je ne récolte pas une bonne centaine de vues en 24 heures, j’arrache les pages du dernier livre de Jacob Aagard et je les mange.

Vous rigolez ?

Pourtant… combien de vidéos (et même certains sites ! si, si) avons-nous sur le même schéma :

  • 10 trucs pour écraser tout le monde
  • Les meilleures ouvertures noires pour progresser rapidement
  • les 3 stratégies qui vous feront gagner en milieu de partie
  • Ce gambit est imparable
  • les 5 trucs d’un grand-maitre pour calculer comme un champion
  • Les astuces pour jouer comme Tal
  • 3 livres pour progresser de 1000 à 2000 elo en 1 an.
  • 7 pièges pour contrer le système de Londres à tous les coups
  • L’ouverture secrète découverte dans un tombeau des égyptiens
  • Les tactiques que les programmeurs de Stockfish ne révéleront jamais.
  • Calculez facilement en 3 étapes.

Si vous avez un peu d’imagination… lâchez-vous en commentaire !

Les 6 principales situations d’une partie d’échecs.


On peut diviser une partie en trois phases : l’ouverture, le milieu de jeu, et la finale. Chacune de ces phases a ses grands principes qui ne sont pas forcement valables lors d’un autre moment de la partie. Si on essaye de garder son roi au chaud jusqu’en milieu de partie, il est utile voire nécessaire de le faire participer à la bataille finale. Si dès l’ouverture, il ne faut pas perdre de temps (jouer utile !), il faut parfois le prendre, le temps, quand on est en finale.

Dan Heisman nous oriente vers 6 situations différentes, ayant chacune leurs orientations stratégiques.

L’OUVERTURE

L’ouverture ne se joue pas comme un milieu de partie. Les grands principes des ouvertures méritent d’être précisés.

  • Développement efficace : certes, des GMI bougent plusieurs fois de suite la même pièce pendant les premiers coups, ou semblent négliger la sécurité de leur roi en ne roquant pas. Mais eux, ils savent pourquoi ! Toutefois, à petit niveau, la mise en action de ses pièces sans perdre de temps est essentielle. Lancer une attaque sans attendre un développement complet est souvent néfaste. « Ne pas bouger une pièce une deuxième fois avant d’en avoir bougé une autre avant, sauf si la tactique l’exige.« 
  • Roquer n’est pas une perte de temps ! Cela permet en un seul coup de mobiliser une tour et de mettre le roi en sécurité.
  • Utiliser ses pièces pour contrôler le centre et empêcher l’adversaire de le faire.
  • Mobiliser les pièces lentes (les cavaliers), avant les pièces plus rapides.
  • Jouer en priorité des coups quasi « obligés », tels que jouer la sortie d’un cavalier sur sa case de prédilection, avant de jouer des coups à choix multiples (Fe2, Fd3, Fc4 ou Fb5 ?)
  • Ne pas s’attarder sur l’ouverture : garder son temps pour la suite !

LA FINALE

  • Une finale nécessite de prendre son temps : répéter une position est parfois utile, on peut se permettre de perdre un tempo.
  • Le roi a son rôle à jouer, et est certainement plus utile au centre du combat que dans son coin.
  • La notion d’espace perd son sens : avec moins de pièces sur l’échiquier les arrières sont plus difficiles à garder. Le pion passé en avant-garde reste une arme redoutable.
  • Les notions de structure de pions perdent aussi un peu de leur sens. A part pour le pion isolé qui devient un sprinter prêt à démarrer s’il a survécu au milieu de partie.
  • Si la centralisation ne doit pas être négligée, deux pions passés centraux seront toutefois moins dangereux qu’un pion passé éloigné à l’aile, qu’un roi ne saurait stopper.
  • Le rôle respectif des fous et des cavaliers dépendra de la situation des pions sur l’échiquier.
  • La valeur d’un pion qui vise sa case de promotion devient plus importante que celle d’un fou ou d’un cavalier, incapables de mater.

ROQUES OPPOSES AVEC LES DAMES ENCORE EN JEU

C’est probablement la situation la plus violente, presque autant qu’un milieu de jeu avec le roi encore derrière un centre ouvert.

  • C’est une charge vers le roi adverse : le premier qui arrive sur le roque a souvent l’avantage.
  • Ouvrir une brèche dans son roque permet à la dame ou aux tours de venir faire face à l’offensive adverse qui n’hésitera pas à sacrifier ses pièces pour parvenir à ses fins.
  • La dame a un rôle primordial dans l’attaque.
  • A moins de bloquer l’avance des pions adverses sur son roque avec les pions dudit roque, il est sage de les laisser sur leur case de départ.

MILIEU DE JEU AVEC UN CENTRE FERME

Le centre quasi inamovible, genre Stonewall, genre variante d’avance de la défense française.

  • A la manière d’une structure Carlsbad, l’orientation des pions d et e indique le sens de la future attaque à mener.
  • Il y a de fortes chances que celui qui réussit son attaque sur l’aile roi, avant que son adversaire prenne l’avantage sur l’aile dame, gagne la partie.
  • Il y a moins à craindre de coups tactiques dangereux et les cavaliers ont le temps de prendre position.
  • L’usage intelligent des pions leviers ouvrant la voie aux tours permet souvent un gain ultérieur.

UN DES JOUEURS A UN AVANTAGE NET

Cet état est à mettre au dessus de la pile quel que soit la phase du jeu (ouverture, milieu de jeu, finale)

  • L’avantage net dépend du niveau des joueurs. Un demi-pion est déjà beaucoup pour un GMI. L’équivalent de 2 à 3 pions serait plutôt à considérer pour des joueurs moyens.
  • A petit niveau, la probabilité que le joueur avec l’avantage net fasse une erreur annulant son gain dans la suite de la partie n’est pas négligeable. A haut niveau, il n’est pas rare que le jouer en défaut abandonne.
  • Cette situation demande un développement particulier à part. Il faut retenir qu’avec un avantage, il faudrait échanger un maximum de pièces afin d’arriver sur une finale gagnante (Telle que R+T vs R, ou R+P vs R) et garder ses pions, alors que le joueur en défense devra tenter de capturer les pions (les futures tours et dames) et laisser le joueur gagnant se débrouiller avec son fou et son cavalier !

LES AUTRES SITUATIONS

Le sujet est vaste ! S’il fallait retenir trois idées :

  • Une mauvaise structure de pions est souvent responsable de la perte d’une partie
  • On peut plus facilement se fier à la valeur des pièces
  • On peut passer d’une situation à une autre assez rapidement : il faudra donc changer sa perspective en conséquence.

Ces idées directrices (guidelines en anglais) sont souvent utiles lorsqu’il s’agit de choisir un coup candidat et d’établir un plan. Mais ne pas oublier qu’elles cèdent le pas à la tactique.

« Il ne s’agit pas de trouver un coup correct, mais plutôt un plan correct avec celui qui permet de l’applique au mieux« 

Alekhine

D’après Dan Heisman dans son « Guide of Chess Improvement » : The six common chess states.

Études sur mesure


Chessbase l’a fait pour vous !

A part sa boutique en ligne et quelques articles qui orientent vers l’achat d’un de leurs produits, Chessbase propose quelques modules intéressants.

Leur bibliothèque d’ouvertures, bien sûr avec ses 8 millions de parties (on y trouve d’ailleurs des différences avec celle de Lichess). Évidemment l’exploitation complète est réservées aux souscripteurs, mais la version gratuite est assez complète à condition de s’inscrire (gratuit).

Il existe aussi un module tactique

Et enfin, des études de fin de partie modulables : vous choisissez les pièces que vous désirez voir sur l’échiquier et Chessbase donne une liste de positions à résoudre pour le plaisir, ou avec un système de notation.

Les meilleurs livres d’échecs de l’univers et au delà.


Ils en ont débattu pendant presque une heure et demi sur Chess Dojo. J’avoue : j’ai eu la flemme de suivre leur discussion et je suis allé directement voir la conclusion. Le meilleur livre veut tout dire et ne rien dire. On parle d’ouverture ? de style littéraire ? de qualité d’impression ? De livres toujours en notation descriptive ? Encore en vente ? A moins de 10 € ?

Dans la mesure où ils ont aussi probablement un intéressement sur les liens Amazon qu’ils donnent en commentaire de leur vidéo, on peut légitimement se demander si le but n’est pas de recueillir un peu de trésorerie ! Et bien évidemment, ces livres ne sont pas en Français. Allez, Marc, Sylvain, Joachim, Julien, Kevin… donnez-nous vos top 10 francophones !

Il n’en reste pas moins que si vous recherchez un bouquin qui entre dans la catégorie de ceux qui sont listés ci-dessous, vous ne serez donc probablement pas déçus.

1. My Sixty Memorable Games, Fischer.

2. Test of Time, Kasparov. (382 € , d’occasion !!!)

3. New York 1924, Alekhine.

4. Tal Botvinnik 1960.

5. My Great Predecessors, Kasparov.

6. My System/Chess Praxis, Nimzovitch.

7. Grandmaster Preparation, Polugayevsky.

8. The Mammoth Book of the World’s Greatest Chess Games, Burgess.

9. Endgame Strategy, Shereshevsky.

10. Art of Attack, Vukovic.

On retiendra tout de même une majorité de recueils de parties, un livre sur le calcul, un sur la stratégie des finales, un autre sur la préparation des GMI, et le livre technique de Nimzovitch.

A quand une discussion de 1h26 sur les meilleurs livres de ces 10 dernières années sur la préparation et la façon de travailler au mieux les échecs pour des joueurs de petit niveau ?

Ordinateur et entrainement aux échecs


Dans son livre « Study Chess Made Easy » (si on devait traduire : L’étude des échecs en toute simplicité), Andrew Soltis évoque souvent l’usage de l’ordinateur pour l’entrainement. Selon lui, s’entrainer consiste à jouer contre des humains et des programmes avec des formes et des temps variés. Un Cyber-partner est utile pour plusieurs raisons :

  • disponible à toute heure
  • adaptable et paramétrable pour tout niveau (cf les moteurs de Lucaschess)
  • possibilité de rejouer une position (même si on a fait un mauvais coup)
  • travail à l’infini à partir d’une position (ouverture, finale)
  • choix du temps de réflexion

Mais il convient de prendre certaines précautions :

  • Le niveau de votre adversaire informatique devrait vous permettre de pouvoir gagner au moins 25% de vos parties (correspondant environ à une différence de 200 elo)
  • Au delà d’1 point d’écart sur une position, soit vous arrêtez pour recommencer, soit vous continuez à jouer en changeant de couleur afin de profiter de la position supérieure. Si à nouveau l’écart est en votre défaveur, vous rechangez de camp, etc.
  • Entrainez vous à jouer contre de mauvaises ouvertures (exemple, jouez les noirs contre 1.e4 e5 2. Dh5).
  • Si vous avez du mal à détecter les menaces, certains programmes permettent de les signaler.
  • Ne pas abuser de la reprise de coup, mais inversement n’appliquez pas la règle pièce touchée, pièce jouée (le redoutable miss-click !)
  • Profitez de certains modes qui rendent les programmes faillibles et capables de faire des erreurs de débutant.

Le travail des finales

Un moteur d’échecs est un excellent outil pour pratiquer des finales simples et élémentaires parfois rébarbatives (comme R+F+C contre R, dont le seul intérêt consiste à travailler la visualisation).

Profitez de positions (quelques coups avant un mat) à l’avantage d’un camp dans des parties de qualité, afin de les jouer contre un programme.

Gagner une finale avec un avantage très léger (1 à 2 pions) est probablement une compétence à développer. Contre un programme, il ne s’agira pas de jouer pour un gain tactique, mais bien de savoir exploiter un avantage, de définir un plan (il y en a parfois plusieurs à votre disposition).

On peut utiliser une finale de joueurs de haut niveau, la jouer contre un programme, puis comparer ensuite avec la façon dont les deux adversaires se sont affrontés dans cette partie.

D’abord s’entrainer avec un avantage de deux pions, dans des positions diverses et variées autant que complexes, puis ensuite avec un avantage de 1 pion. Limitez au départ les finales avec des dames qui compliqueront trop la position.

Enfin, il sera temps d’aborder des finales avec un équilibre matériel : les considérations positionnelles trouvent alors toute leur importance.

Jouer et rejouer ces positions !

Les milieux de partie

Choisir une position parmi les quelques livres de stratégie, ou de jeu positionnel. Régler le programme à votre niveau ou un peu au dessus et jouer une dizaine de coups à une cadence lente. Ensuite comparer avec les explications du livre.

On le voit, les façons d’exploiter les programmes d’échecs sont multiples. Même s’ils ne remplacent pas un humain, leur disponibilité, leur aptitude à ne pas se lasser de jouer toujours la même position (fut-elle perdante !), associées à l’emploi de livres correspondants à votre entrainement en font de précieux outils.

N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience dans ce domaine !