S’entrainer avec un moteur d’analyse


Matthew Sadler dans « The silicon road to chess improvement » nous donne ses idées pour (mieux ?) s’entrainer avec un moteur d’échecs. Elles sont également exprimées sur une chaine YT.Alors, certes, Jesse Kraaï nous dit que s’entrainer face à un moteur d’échecs revient à s’entrainer au tennis en envoyant la balle sur un mur (il préconise plutôt de s’entrainer face à des joueurs du même niveau), mais Matthew semble trouver un intérêt certain à se mesurer aux moteurs d’échecs. Peut-être est-ce mieux adapté à des joueurs au delà d’un certain niveau ? en tout cas cela semble lui avoir été profitable lorsqu’il s’est remis à jouer en 2013.

A noter qu’on peut trouver ici, pour les usagers de Chessbase, quelques conseils d’utilisation

PARTIES RAPIDES CONTRE STOCKFISH 15+10

BUT : travailler les ouvertures et la transition vers le milieu de partie. Matthew évoque Stockfish, mais il est probable que n’importe quelle autre moteur « moderne » fait l’affaire ! On ne va chipoter : ils sont pour la plupart à plus de 3000 elo…

Attention ! Vous allez perdre ! L’essentiel est d’assurer la fin de l’ouverture sans trop de dégâts. Suivre ses premiers coups lors d’une analyse avec ce moteur en arrière plan n’a rien à voir avec une partie contre lui. Ce qui était évident ne l’est plus, ce qui semblait facile à évaluer devient compliqué.

On s’arrête dès que la position semble perdue, ou vers le 15eme coup par exemple.

C’est le meilleur moyen pour détecter ses failles et le niveau de compréhension de l’ouverture. avant de la mettre en pratique avant un tournoi.

JOUER CONTRE Lc0 LIMITE A 1 COUP

Sur Lucaschess, il faut régler la profondeur à 1 coup, moins tactique avec ce réglage, au profit d’un style plus positionnel. Ce niveau ne plombe pas le jeu et permet d’avoir des positions gagnantes qu’il faut exploiter. Un peu moins dure que la technique précédente, mais peut-être plus pédagogique. Il semblerait que cela corresponde à un niveau de 2200 elo (à confirmer, car parfois les coups sont quand même un peu bizarre !).

Cela donne un adversaire faible en tactique, et pas terrible en défense et en finales, avec la possibilité de s’accrocher dans des positions favorables en espérant une faute pour peu qu’on ait l’initiative ou qu’on aille en finale. Le fait de pouvoir pratiquer ses compétences tactiques met ainsi en confiance.

Avec ce genre de test, Matthew a gagné 73 partie, en a perdu 17 et fait trois nulles. Un calcul simpliste nous oriente vers un niveau à 2800-2900 elo pour Lc0 avec ce réglage... toujours bizarre !

JOUER DES POSITIONS AU COURS D’UNE 15+10

Le but est de confirmer un avantage contre une défense acharnée et de s’entrainer à la défense contre un adversaire implacable.

Matthew recommande de jouer ces position des deux cotés pour bien appréhender la profondeur de calcul sur le long terme des moteurs utilisé.

JOUER PAR CORRESPONDANCE CONTRE UN MOTEUR

Comme dans toute partie par correspondance, cela permet de bien s’entrainer au calcul. Déterminer ses coups candidats, en retenir 1 à 3 selon les positions. Et aller le plus loin possible dans l’analyse et leurs variantes.

On règle le temps de réflexion du moteur sur quelques minutes, on le laisse jouer, et on réfléchit pendant 24h. On peut, bien évidemment raccourcir le délai à 1 heures si on veut aller plus vite !!!

L’inconvénient est qu’on risque d’y prendre gout et qu’une soirée entière peut être consacrée à l’analyse sur 1 coup (euh… pas sûr en ce qui me concerne !). Et bien évidemment, s’entrainer ainsi 15 jours avant un tournoi n’est pas l’idéal. Par contre il est possible qu’on se souvienne mieux des positions étudiées.

FAIRE DES MATCHS ENTRE DEUX MOTEURS SUR UNE POSITION D’OUVERTURE ET PROFITER DE LEURS PARTIES

Bref, on fait travailler les moteurs d’échecs à notre place. L’idéal serait de se faire affronter des moteurs au style différent. Sachant que SF est très performant en tactique, et mène des coups d’attrition à merveille. Face à un adversaire qui privilégie ses positions ou l’activité, cela devient intéressant.

Matthew préfère cette méthode pour découvrir de nouvelles lignes et vérifier la solidité des autres.

Si l’analyse de ces parties révèlent un coup bizarre, il suffit de recommencer un autre match entre les deux mêmes moteurs à partir de cette position.

On peut en tirer également profit pour déterminer le type de finales selon les ouvertures.

Sur une position particulière, indépendamment de l’ouverture, l’affrontement entre deux moteurs permet certainement de voir les plans à envisager (genre position avec un pion isolé dame, position avec un mauvais fou, position avec des roques opposés, etc.)

FAIRE UNE ANALYSE PROFONDE DE PLUSIEURS HEURES SUR UNE POSITION D’OUVERTURE !

On fait travailler l’ordinateur pendant au moins 6 heures.

Une variante semble bizarre ? On refait une analyse de position de 6 heures sur celle-ci.

FACEBOOK


Les échecs sans peine sont sur Facebook !

Lucaschess et Stockfish


Stockfish passe en version 16

Et Eric, beta-testeur de Lucaschess, nous donne une version abrégée du mode d’emploi de ce logiciel aux multiples ressources.

Enjoy !

Travailler les répétitions espacées sur Lichess


La répétition espacée permet de revoir fréquemment ce qu’on rate et moins souvent ce qu’on réussit : c’est la technique des flash-cards. Vous désirez travailler des positions d’ouvertures ? Des finales ? Des structures de pions en parallèle avec « Les structures de pions aux échecs » de Mauricio Flores Rios ?

  1. Créez une étude sur Lichess (c’est le moment de vous y mettre) : bouton vert avec la petite croix en haut à droite.
  2. Enregistrez vos positions (puzzles tactiques, premiers coups d’une ouverture), et continuez à alimenter votre étude par de nouvelles positions si vous le désirez. Utilisez des pgn (copier/coller), ou créez vos positions.
  3. Quand vous en avez déjà enregistré une vingtaine ou plus, commencez à les travailler, les unes après les autres, quotidiennement. L’idéal serait de voir au moins une petite dizaine de positions à chaque session quotidienne afin de mieux mémoriser les répétitions au cours d’une même session.
  4. Et quand vous résolvez votre position :
    • Position réussie : décalez-la de 20 places (glisser/déposer avec la souris) ou directement à la dernière place.
    • Reculez-la de 2 places si vous estimez que vous avez tout faux (en tout cas pour bénéficier de l’effet de répétition : pas plus de 2-3 places), de 4 places si vous n’êtes pas totalement satisfait de vos coups, et décalez de 10 places si vous pensez pouvoir encore affuter vos coups.

A chacun de changer les règles du jeu selon ses critères de réussite : reculer la position de 2 places si l’ordinateur décèle une gaffe ou si le coup sort de la bibliothèque d’ouverture avant le 4eme coup, reculer de 3 places s’il y a 3 imprécisions sur 3 coups, reculer de 5 places si c’est une imprécision, reculer de 10 places si l’évaluation s’est sensiblement dégradée sans gaffe ou imprécision, ne pas tenir compte d’une gaffe si elle intervient au bout de 10 coups, retirez la position si vous estimez l’avoir déjà résolue correctement 3 fois (ou 2 ou 10 selon vos exigences !). Vous pouvez estimer que vous avez réussi si vous avez trouvé le premier coup, ou si vous avez une suite gagnante, ou si vous trouvez la solution en moins de 15 secondes. Enfin, bref : à vous de voir.

Si vous travaillez les ouvertures : utilisez la fonction d’analyse et/ou le répertoire d’ouverture intégré (options Masters database après avoir cliqué sur le petit livre en bas, à droite) pour vous corriger.

Vous pouvez utiliser Lichess comme support pour le classement, et vous servir d’un logiciel pour travailler la position.

Enfin, il est possible d’importer ces positions (à condition d’avoir entré la solution) sur Lucaschess et créer ainsi ses exercices de tactiques par répétition sur ce logiciel.

Vous travaillez aussi avec un système de répétitions espacées ?

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Ordinateur et entrainement aux échecs


Dans son livre « Study Chess Made Easy » (si on devait traduire : L’étude des échecs en toute simplicité), Andrew Soltis évoque souvent l’usage de l’ordinateur pour l’entrainement. Selon lui, s’entrainer consiste à jouer contre des humains et des programmes avec des formes et des temps variés. Un Cyber-partner est utile pour plusieurs raisons :

  • disponible à toute heure
  • adaptable et paramétrable pour tout niveau (cf les moteurs de Lucaschess)
  • possibilité de rejouer une position (même si on a fait un mauvais coup)
  • travail à l’infini à partir d’une position (ouverture, finale)
  • choix du temps de réflexion

Mais il convient de prendre certaines précautions :

  • Le niveau de votre adversaire informatique devrait vous permettre de pouvoir gagner au moins 25% de vos parties (correspondant environ à une différence de 200 elo)
  • Au delà d’1 point d’écart sur une position, soit vous arrêtez pour recommencer, soit vous continuez à jouer en changeant de couleur afin de profiter de la position supérieure. Si à nouveau l’écart est en votre défaveur, vous rechangez de camp, etc.
  • Entrainez vous à jouer contre de mauvaises ouvertures (exemple, jouez les noirs contre 1.e4 e5 2. Dh5).
  • Si vous avez du mal à détecter les menaces, certains programmes permettent de les signaler.
  • Ne pas abuser de la reprise de coup, mais inversement n’appliquez pas la règle pièce touchée, pièce jouée (le redoutable miss-click !)
  • Profitez de certains modes qui rendent les programmes faillibles et capables de faire des erreurs de débutant.

Le travail des finales

Un moteur d’échecs est un excellent outil pour pratiquer des finales simples et élémentaires parfois rébarbatives (comme R+F+C contre R, dont le seul intérêt consiste à travailler la visualisation).

Profitez de positions (quelques coups avant un mat) à l’avantage d’un camp dans des parties de qualité, afin de les jouer contre un programme.

Gagner une finale avec un avantage très léger (1 à 2 pions) est probablement une compétence à développer. Contre un programme, il ne s’agira pas de jouer pour un gain tactique, mais bien de savoir exploiter un avantage, de définir un plan (il y en a parfois plusieurs à votre disposition).

On peut utiliser une finale de joueurs de haut niveau, la jouer contre un programme, puis comparer ensuite avec la façon dont les deux adversaires se sont affrontés dans cette partie.

D’abord s’entrainer avec un avantage de deux pions, dans des positions diverses et variées autant que complexes, puis ensuite avec un avantage de 1 pion. Limitez au départ les finales avec des dames qui compliqueront trop la position.

Enfin, il sera temps d’aborder des finales avec un équilibre matériel : les considérations positionnelles trouvent alors toute leur importance.

Jouer et rejouer ces positions !

Les milieux de partie

Choisir une position parmi les quelques livres de stratégie, ou de jeu positionnel. Régler le programme à votre niveau ou un peu au dessus et jouer une dizaine de coups à une cadence lente. Ensuite comparer avec les explications du livre.

On le voit, les façons d’exploiter les programmes d’échecs sont multiples. Même s’ils ne remplacent pas un humain, leur disponibilité, leur aptitude à ne pas se lasser de jouer toujours la même position (fut-elle perdante !), associées à l’emploi de livres correspondants à votre entrainement en font de précieux outils.

N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience dans ce domaine !