J’essaye ici de recenser les conseils pratiques à appliquer au cours d’une partie et qui me semblent essentiels. Même si j’ai l’impression que je me répète, mais perso, j’ai un peu l’impression que je perds justement une partie pour ne pas avoir suivi un ou plusieurs de ces conseils. Ceci dit, si vous êtes face à un adversaire supérieur, vous perdrez probablement, mais au moins avec les honneurs. Bien sûr, si vous vous êtes mis dans une situation désespérée, ces conseils ne permettront peut-être pas de gagner, mais de trouver une nulle, allez savoir !.
L’ouverture : avant de mémoriser les quelques 300 ouvertures et leurs variantes principales, appliquez les trois principes de base (Mobilisez toutes vos pièces, mettez votre roi en sécurité et prenez le contrôle du centre, et accessoirement empêchez votre adversaire de le faire ! ) tant que toutes les pièces ne sont pas activées et que le roi n’est pas en sécurité. Si vous êtes à l’aise à la sortie de la plupart des ouvertures que vous rencontrez ou pratiquez, il est alors temps d’en travailler une ou deux en particulier. Mais, sans trop entrer dans les détails des variantes du 12ème coup !
Développer (développer, oui, mais intelligemment) : à part le roi et deux tours, plus aucune pièce sur la rangée de départ. Si on fait le compte, avec trois mouvement de pions et un roque en prime, au 9ème coup cela devrait être fait. Un coach russe (ça fait bien de dire un coach russe !) disait que les tours doivent être en communication au 8ème coup ! Exploiter les notions de tempo (faire d’une pierre deux coup, comme disait ma grand-mère).
A moins d’une option tactique à considérer, ne pas déplacer une pièce avant d’en avoir déplacé une autre. Attention : c’est parfois logique/normal dans certaines ouvertures comme la scandinave.
Roquer : pas une obligation. Si le centre est fermé, le roi est à l’abri malgré tout.
Repérer la menace : si le coup n’est pas une capture ni un échec, il faut se demander pourquoi l’adversaire a déplacé sa pièce (y compris lors de l’ouverture). Parfois il y a une réelle menace qui peut amener un désavantage rapide, des fois non. Avoir ce réflexe en s’habituant déjà à anticiper un second déplacement de la pièce adverse, puis quand c’est devenu un réflexe, se demander ce que l’adversaire peut faire s’il rejoue toute autre pièce dans la foulée. Penser tactique en premier, mais ne pas négliger les intentions stratégiques (sans oublier les contrôles de cases)
La menace : si l’adversaire rejoue tout de suite il y a mat, ou il met le roi en échec, ou il capture, ou il pose une fourchette imparable avec un cavalier. Se méfier des attaques à la découverte (l’échec en fait partie). Les coups prophylactiques sont essentiels.
Réfléchir avec deux coups candidats : ce n’est pas un principe absolu car il peut y avoir une suite forcée qui s’impose dès le départ. Mais disons que lorsqu’on dit qu’il faut jouer le meilleur coup, cela oblige fatalement à en avoir deux au départ, et s’y tenir ! En pensant d’abord échec, puis capture puis menace (y compris dans les réponses). Il y a le coup candidat instinctif (rarement le meilleur à mon niveau ! ), et le(s) coup(s) candidat(s) qu’on trouve avec la trilogie échec-capture menace. Choisir un de ces deux coups. Peut-être pas le bon coup, mais ce sera LE meilleur pour vous. En tout cas, il est probable que votre adversaire (à peu près de votre niveau) ne voit pas la différence. Et enfin, ne pas s’aventurer sur des analyses trop longues : si 1.5 coup reste un minimum, au delà de 3 c’est probablement perdre du temps (à moins d’une suite forcée évidente).
Faire un test de sécurité avant de jouer votre coup :
- Est-ce que ma pièce ne peut pas être capturée ? Est-ce qu’il n’y pas un échec intermédiaire qui ruinerait mon plan ?
- Oui, vous l’avez déjà vérifié une fois. Eh bien recommencez !
- Vous déplacez une dame ? Refaites-le une troisième fois.
- Vous sacrifiez une pièce en vue d’une brillante combinaison ? Le test de sécurité est toujours ok, euh… vous êtes sûr de vous et de votre calcul ?
Le temps : estimer les temps moyens par coup selon le réglage de la pendule. Pendant une ouverture, le temps de réflexion devrait être assez court, mais toujours en respectant le processus de réflexion. Réfléchir d’abord sur les coups forcés et/ou avec échec/capture/menace, et limiter à deux coups candidats optimise la gestion du temps. Ne pas hésiter à utiliser un principe quand on n’a pas d’idée (comme : une colonne ouverte : hop, je déplace ma tour). Avoir un plan (aussi mauvais soit-il) fait gagner du temps. Ne pas passer 20 mn à trouver un gain tactique improbable. Mais ne pas être avare de son temps quand il s’agirait de deviner les intentions de l’adversaire.
(complément du 16/02/2021) Ne pas céder à la cadence rapide que votre adversaire serait tenté de vous imposer dans une partie longue. Disons que sur une partie telle 90+30, il devrait approximativement vous rester dans les 45 mn vers le 20ème coup, peu importe que votre adversaire réfléchisse vite et qu’il n’ait utilisé que 10 mn de son capital temps. Soit il est plus fort et il est logique qu’il envisage plus de solutions dans un temps plus court. Vous risquez de perdre, certes, mais donnez-vous le temps de réfléchir correctement jusqu’au bout. Soit il est de votre niveau (ou en dessous), et il est peu probable que ses capacités de réflexions soient extraordinairement supérieures aux vôtres (sauf si vous tomber sur l’ado qui progresse de 200 elo par an et qui est amené à devenir GMI !)
La tactique : à envisager s’il n’y a pas de menace. Repérer toute pièce non protégée et mal protégée. Une pièce est mal protégée quand il y a plus d’attaquants que de défenseurs, quand elle est protégée par un roi, par une pièce clouée. Dans le cas d’une pièce protégée plusieurs fois (et attaquée plusieurs fois), si son premier défenseur a une valeur supérieure au premier attaquant, il y a soucis. Ne pas oublier que le roi ne peut reprendre qu’en dernier !
Et enfin, sans faire insulte à votre adversaire, si vous perdez une pièce, n’abandonnez pas trop tôt. A petit niveau, il est toujours possible que votre adversaire fasse aussi une erreur.