A guide to chess improvement (Dan Heisman)


Je viens de me rendre compte que depuis que j’évoque ce livre, je n’en ai jamais vraiment parlé ! Si ? Ah bon.

On peut le trouver en version liseuse pour 8-9 €, et version papier à une vingtaine d’euros.

Dan est donc un coach, qui a écrit des articles sur le site Chess Café : ce fut les Novice Nook (si je traduit bien : le coin des novices). Le soucis est que ce site est devenu payant depuis ! Clairement orienté vers des adultes débutants désireux de progresser, ces articles sont des conseils sur la façon de jouer, d’apprendre, d’appréhender le jeu. Il en a fait un condensé en sélectionnant ce qu’il a considéré comme étant les meilleurs articles (avec une révision du contenu) dans ce guide qui n’a aucun équivalent en français, et qui mériterait d’être traduit et d’avoir une deuxième édition depuis sa sortie en 2005.

L’idée de ces chroniques lui est venue d’une performance à 1600 d’un de ses élèves classé 1100 ! Il en a tiré des conclusions qu’il a confiées à Chess Café en 2001. Non seulement l’article a été un franc succès, mais il fut récompensé ultérieurement par la presse spécialisée ! D’autres articles suivirent jusqu’à ce que le responsable de ce site lui proposent de publier régulièrement : les Novice Nook.

Si vous être prêt à affronter les échecs réalistes, à recevoir des conseils de micro et de macro management du temps, à découvrir la sous-estimée notion de décompte tactique lors des échanges, et à répéter inlassablement ce mantra « Echec, capture, menace », alors ce livre est fait pour vous !

Pour Dan, progresser de façon efficace nécessite d’aborder les poins suivants :

  1. Identifier les faiblesses.
  2. Apprendre à réfléchir correctement.
  3. Apprendre de la théorie, en relation avec les faiblesses, de façon plaisante.
  4. S’entrainer et jouer (des parties lentes !) autant qu’on peut.
  5. Exploiter les erreurs qui apparaissent lors des entrainements et des parties pour les corriger.
  6. Accepter de se remettre en cause.
  7. Définir des objectifs raisonnables et réalistes.

Sans entrer sans les détails, voici les principaux thèmes abordés (sur presque 400 pages) :

  1. Amélioration générale
  2. Processus de réflexion
  3. Gestion du temps
  4. Compétences et psychologie
  5. Tactique et sécurité
  6. Les ouvertures
  7. La technique dans les finales
  8. Stratégie et jeu positionnel
  9. Choses diverses

Ce n’est donc pas un livre pour s’initier ou apprendre les échecs. Le lecteur est censé avoir les bases. Ce qui est intéressant dans tout ça, c’est que Dan s’intéresse surtout au pourquoi et au comment, sans nous abreuver de longues analyses ni de variantes compliquées. De nombreux livres sont évoqués afin de compléter ses propos (mais d’autres plus récents méritent probablement notre attention). De toute façon, vous avez déjà des bouquins sur la tactique, les ouvertures et la stratégie pour encombrer votre bibliothèque et votre mémoire. Les deux premiers chapitres, à eux seul, sont certainement capables de vous faire progresser plus qu’un livre censé vous livrer les secrets d’un grand champion ou vous garantir une victoire grâce à un gambit destructeur !

Retrouvez tout au long de ce blog les différents moments où j’ai évoqué les propos de Monsieur Heisman. Retrouvez-le également sur chess.com de façon ponctuelle.

Les plus courageux (la prise de son n’est pas terrible) pourront également tenter ses vidéos.

« Ne vous souciez pas de votre elo : travaillez vos compétences et votre niveau suivra »

Programme d’entrainement.


Petit retour sur le programme d’entrainement simplifié que j’ai évoqué ici, avec quelques idées qui me sont venues à l’esprit (si, j’en ai un peu).

Le rythme de 4 sessions à appliquer en boucle permet de revoir en fait des notions récentes qu’on aurait vite tendance à oublier si on se contente de les revoir avec des intervalles assez longs. Cela évite de bachoter sur la  tactique non-stop, en laissant les finales de côté (le truc rébarbatif souvent négligé probablement), ou en revoyant de façon épisodique les ouvertures qui ont été mal négociées.

Il est important je pense, si on désire utiliser ce programme, de bien le formaliser : un beau tableau Excel, imprimé et consultable à tout moment, tout en se donnant la peine de noter ce qui a été travaillé au jour le jour.

Le principe de 4 sessions permettant de travailler la tactique, les finales, la stratégie et les ouvertures, ainsi que les moments consacrés à des parties, est la base. La répartition à l’intérieur de ces 4 sessions est à moduler en établissant ses priorités. Une calculatrice permet ensuite de remplir le tableau avec quelques petites règles de trois en fonction du temps qu’on désire consacrer. Uniquement en préparant ce planning, on a déjà la sensation d’avoir gagné 10 points elo !

Lorsqu’il s’agit d’étudier, mettez sur papier avec quels documents/supports vous désirez apprendre afin de ne pas vous disperser. Un coup un vieux bouquin que vous avez ressorti de votre bibliothèque, un coup une vidéo, un coup un article sur un site, un coup une autre vidéo… pas bon tout ça à mon avis.

Mettez en place ce programme quand ce sera le moment. Si votre travail, votre vie de famille ou toute autre cause ne vous permettant pas de dégager suffisamment de temps pour le faire (1 heure est probablement un minimum), contentez vous des tactiques sur l’application Lichess (salle d’attente chez le dentiste pour déstresser, WC, pause après le déjeuner en entreprise, avant de s’endormir…). Commencez un lundi.

1 heure, pas facile à dégager sur votre emploi du temps ? Si votre mode de vie est réellement incompatible avec une approche raisonnée et durable, bien évidemment le niveau et l’envie que vous aurez à jouer risqueront de stagner. Et il n’y a rien à se reprocher, cela peut être un choix respectable tant que vous éprouver du plaisir à pousser du bois.

Mais si vous désirez vous accrocher un peu, et voir votre elo grimper de quelques dizaines de points (centaines ?), vous pouvez vous lever 15 minutes plus tôt, et faire l’impasse sur Netflix… Avoir ce programme d’entrainement déjà établi en amont permet aussi de gagner du temps (plutôt que de se dire : « Voyons, qu’est que je travaille aujourd’hui ? » ou « Qu’est ce que j’ai fait de ce bouquin acheté en 2007 ?« ) En outre, il vaut mieux, malgré tout, s’y consacrer 30 mn par jour que 2 heures tous les 4 jours. Prévoyez la durée de base en fonction du temps que vous pourrez y consacrer a minima. Rien ne sert de prévoir des tranches de 30 mn sur une session de 2 heures (soit 4 tranches de 30 mn), si vous savez à l’avance que vous ne pourrez pas y consacrer plus de 15 minutes d’un coup. Dans ce cas, revoyez votre programme à la baisse avec 4 tranches de 15 minutes par session. Et puis le jour, ou la semaine, où vous pourrez y consacrer un peu plus : foncez !

La façon de travailler est une autre histoire. Concentration, processus de réflexion, échec-capture-menace, mémorisation, analyse approfondie de parties (sans lancer Stockfish au bout de 3 secondes !), lectures des parties des très bons joueurs, courbes de progression, tenue d’un cahier de travail, gestion du stress.

Avant de vous lancer sur un programme, vous serez peut-être intéressé pour connaitre vos points forts et vos points faibles ? Tentez « Echecs : le test » (en anglais : Chess Exam and Training Guide) de Khmelnitsky, ou les tests de Dvorestky. A moins que vous tombiez sur « Testez vous aux échecs » de Franck Loheac-Ammoun (d’occasion toutefois).

 

Confinement et jeu d’échecs


Oui, encore un confinement. D’ici quelques jours, quelques semaines… quelques mois ?

Les sorties en extérieur sont limitées (pas plus d’une heure quotidienne théoriquement pour dégourdir les papattes du chien, et vous êtes déjà allé chercher trois fois du pain). BFMTV tourne en boucle et vous avez débranché la télévision ? Même pas envie de la rallumer pour regarder votre 57ème nouvelle série en 4 mois, ou la saison 18 de La disparue de Broadchurch… Bref, l’ennui vous guette sournoisement.

Eh bien oui, le jeu d’échecs est votre ami !

Deux options : vous avez décidé d’apprendre ou vous vous demandez si ce n’est pas le moment de progresser pour être affuté lors de la reprise des tournois (après vous êtes inscrit dans un club).

Quoi qu’il en soit, cette activité est un excellent dérivatif.

  • Les multiples aspects de l’apprentissage sont un réel remède contre la monotonie.
  • La réflexion sur un problème tactique vous emmène dans la voie profonde de la méditation en pleine conscience (selon Lao Tseu… ou Matthieu Ricard, je ne sais plus).
  • Pour peu que vous contaminiez votre petite famille avec ce loisir, vous aurez fédéré d’autres humains dans une activité consensuelle non violente (le roi ne meurt jamais dans une partie d’échecs).
  • Internet vous permet de franchir les frontières : jouez contre un(e) Bolivien(ne) ou un(e) Azerbaïdjanais(e).
  • Le suivi en direct des grands tournois vous apportera des moments d’émotions (oui, bon, on en n’est pas encore sur une finale de coupe du monde de football, laissez-nous rêver un peu !).
  • Le classement sur les sites et votre niveau évalué à partir de la résolution de problèmes tactiques concrétiseront votre progression au fil du temps, rompant ainsi ce qui semble être une répétions immuable de jours sans fin.
  • Et puis, si vous le pouvez : jouez ou apprenez en musique, ce sera le moment de ré-écouter les tubes de votre jeunesse, ou les derniers hits de l’été 2020.

Vous êtes perdus devant cet univers qui s’offre à vous, tel Alice qui franchit le miroir ? Cliquez ici, ou , ou même à gauche de l’écran, ou tapez « jeu d’échecs » sur un moteur de recherche.

 

Mois record.


Est-ce un effet Queen’s Gambit ? En tout cas, alors que ce modeste blog oscille entre 50 et 150 visiteurs par mois, plus de 700 ont atterri ici en novembre 2020.

Le hasard du référencement met en avant les trois articles suivants pour ce mois :

  1. Adapter son travail à son niveau elo ?
  2. Conseil à un joueur adulte qui désire progresser.
  3. Comment réfléchir aux échecs ?

Profitez-en pour jeter un coup d’œil à ces 3 articles qui viendront compléter tout ça :

  1. Comment jouez vous ?
  2. S’entrainer aux échecs (livre de Jesper Hall)
  3. Route 64

 

 

Coronavirus : match retour


Espérons que nous vivons le dernier confinement pour ce virus. Certain(e)s d’entre vous ont probablement décidé de se lancer dans l’aventure du jeu d’échecs afin d’occuper leurs journées et leurs soirées. Et probablement aussi pour se vider l’esprit de toutes ces informations négatives qui nous submergent. Bref, vous avez ressorti le truc qui trainait au fond du placard, ou après avoir vu Fahim, l’idée vous est venue d’aborder ce loisir.

Apprendre à jouer aux échecs c’est un peu comme apprendre à conduire. S’installer au volant, régler la hauteur du siège, adapter les rétroviseurs, saisir l’utilité de pédales et du levier de vitesse, puis appréhender la vitesse, la distance de freinage, apprendre à respecter le code de la route, et vous avez le permis de conduire. Reste ensuite à être un bon conducteur, ce qui prend tout le restant de la vie ! Apprendre la manipulation des pièces serait l’équivalent du permis de conduire.

Le jeu d’échecs fait partie de la grande catégorie des jeux de plateau. Les petits chevaux, Monopoly, la Bonne Paye, Stratego, le jeu de la marelle, Risk. Mais aussi le jeu de Go, le jeu de dames, Othello, le Gomoku et pourquoi pas l’awele, jeu africain avec des déplacement de billes. Il existe aussi un jeu d’échecs chinois (Xiangqi) et japonais (shogi) avec des mécanismes similaires.

Sur l’échiquier de huit cases sur huit cases (plateau en bois de qualités diverses et de dimensions variables selon les modèles) des pièces vont pouvoir se déplacer, se capturer, pour au bout du compte tenter de capturer la pièce qui s’appelle le roi, caractérisé par sa grande taille et la petite croix à son sommet. Contrairement aux dames, la capture s’effectue en occupant la case de la pièce capturée. Le roi est en échec quand il peut être capturé par une pièce adverse. Le joueur dont le roi est en échec se doit de trouver un moyen de soustraire sa pièce royale à cette menace. Lorsqu’un camp ne peut plus déplacer son roi menacé par une pièce adverse sans qu’il risque d’être capturé le coup d’après, on dit que le roi est échec et mat. A noter que la partie s’arrête avant la capture de ce roi pris au piège. Il y a un gagnant et un perdant mais, dans certaines circonstances, il n’y a pas de perdant, ni de gagnant. On dit que la partie est nulle.

L’apprentissage des règles est assez simple : pour l’amateur débutant, les règles se limitent aux déplacements, à quelques spécificités concernant ceux du roi, et enfin à comprendre par l’exemple ce que veut dire échec et mat. Cependant, utiliser le potentiel de chaque pièce au cours de parties de plusieurs heures peut être le travail de toute une vie. Un ancien champion du Monde avouait apprendre de nouvelles choses, même après l’obtention de son titre.

Pendant une partie, chaque joueur est le metteur en scène d’une bataille qui va opposer des pions, des tours, des cavaliers, des fous, des dames et des rois. Tel un opéra avec ses tragédies, une partie va commencer par une ouverture pendant laquelle chaque camp déploiera ses pièces afin de les rendre les plus efficaces possible. Le joueur tentera de contrôler et d’occuper le centre de l’échiquier, tout en mettant le roi à l’abri des attaques adverses et en tentant de les anticiper Enfin, au bout d’une douzaine de coups, la bataille prend forme. Coups tactiques permettant le gain d’un pièce, contrôle d’une case ou d’un colonne, choix du côté de l’échiquier sur lequel l’attaque conclura cette bataille, intrusion de pièces adverses dans son propre camp, retournement de situation avec de brillantes combinaisons de coups, autant de moments forts qui aboutiront à la funeste conclusion lors de la finale. A moins que submergé par une armée nettement supérieure, le roi ne se rende en milieu de partie !

Les bienfaits de cette pratique ludique sont nombreux, à tout âge. Le joueur devra néanmoins développer sa faculté de concentration et d’analyse afin de prendre, à chaque mouvement, la meilleure décision possible lorsqu’il s’agira de choisir la pièce qu’il faudra déplacer sur la case la plus adaptée. Le joueur d’échec est un manager, doublé d’un paranoïaque qui recherche en permanence les menaces adverses !

Les multiples facettes du jeu d’échecs rendent celui-ci attractif à tout niveau : historique des tournois et des grand joueurs, progression chiffrée, apprentissage et mémorisation des coups d’ouverture, techniques de relaxation, condition physique, mise en place de méthodes de raisonnement, apprentissage de l’anglais pour profiter de la littérature anglo-saxonne, mise en application de ses connaissances au cours de tournois, rencontres internationales quel que soit le niveau de jeu, vie associative, projet éducatif, parties en équipe, informatique, collections de pièces d’échecs, recherche du livre rare… Chacun y trouvera son compte.

 

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