Exploiter les exercices tactiques sur Lichess


Usuellement, on va sur les exerces tactiques de Lichess (ou Chess Tempo, Chess.com… peu importe), et on passe un certain temps à résoudre les problèmes proposés. On peut alors être fier d’avoir une cote à 1700, ou 2100 ou 2400. Et le lendemain on recommence comme il est souvent conseillé, afin de pratiquer 15 minutes de tactique quotidiennement.

Sauf que…

Sauf que dans un processus d’apprentissage et d’amélioration, il n’est pas certain que cela soit réellement utile.

En outre, malgré cette routine quotidienne, qui ne s’est jamais dit : « Ah, zut, oui… je n’avais pas vu le fourchette après la capture ! » ou « J’aurais pu mater, je n’avais pas vu que le pion était cloué« . Et pas forcement dans des suites de 4 à 5 coups !! Et on passe au problème suivant sans se demander pourquoi cette fourchette n’a pas été vue ou que le clouage du pion n’a pas été exploité.

Noël Studer (Next Level Chess) préconise de résoudre un stock d’exercices dont on trouve la solution dans 60-75% des cas. Moins de 55-60% de réussite : les exercices sont trop durs et cela ne nous apprend pas à repérer les schémas tactique et leurs enchainements. Plus : nos neurones ne créent pas de nouvelles connections et on vit sur nos acquis sans s’améliorer.

Bref : il faut souvent revoir les bases !

Lichess classe les tactiques notamment dans deux catégories : les tactiques de base et les tactiques avancées. Il reste les mats, et les tactiques en fonction de la position (finale, ouverture, conserver un avantage, etc.)

Les tactiques de base (élémentaires), ne sont pas si nombreuses que ça : le clouage, l’enfilade, la fourchette, l’attaque double et la capture du défenseur. Ce sont d’ailleurs les premiers chapitres de beaucoup de livres de tactique (Nunn, Polgar qu’il conviendra peut-être de travailler avant d’aborder la tactique sur Lichess). Le tout vient souvent se compliquer avec des attractions et des déviations. On remarquera que le clouage, l’enfilade et le rayon-X procèdent à peu près du même schéma.

Si on veut exploiter tout ça, il faut oublier les 15 minutes de tactiques quotidiennes en mode normal sur Lichess avec un mélange de tactiques diverses, et ne plus se soucier du classement tactique affiché. Il serait préférable de se consacrer à une tactique particulière pendant un certain temps.

Le rythme : 1 semaine complète d’une tactique de base (disons les clouages), ou deux semaines, ou un mois ! Tous les jours, ou 5 jours par semaine. C’est open bar.

Quand on commence un cycle avec une tactique de base : choisir le niveau -600 (le plus faible) et faire 10 exercices (10, c’est plus facile pour repérer le taux de résolution). Il est fort probable qu’au moins 7 à 8 exercices seront résolus. Tant mieux. Sinon, soit refaire 10 exercices jusqu’à atteindre les 60-70% de réussite soient atteints, soit réviser les bases. Si le test est satisfaisant, on passe au niveau supérieur (-300 si on a commencé à -600), 10 exercices. Trois options (transposable selon les niveaux atteints) :

  1. Taux de résolution <50-60% : refaire une série au niveau inférieur (ou rester à -600)
  2. Taux de résolution 60-75% : c’est le bon niveau pour travailler
  3. Taux de résolution >75-80% : on peut passer au niveau supérieur (ou rester à +600. Envisager de devenir GMI si le classement Lichess est supérieur à 2400 !)

Et ainsi de suite selon sa disponibilité : quelques dizaines d’exercices par jour. Ne pas se soucier du classement : c’est bien le taux de résolution qui importe. Recommencer éventuellement une nouvelle série dans le niveau qui permet un taux de résolution de 60-75% (soit 5 à 8 exercices résolus sur 10). Cela peut donner dans les quelques dizaines d’exercices quotidiens.

Entre deux, il y a toujours possibilité de faire des Puzzle Streaks qui n’impactent pas le classement tactique.

Quand un cycle d’une tactique de base est fini, on passe à une autre tactique de base.

Et rien n’empêche de compliquer le travail sur le même principe avec en plus des exercices de finales de pions et de tours, des mats en 2 coups, etc.

Enfin, les plus acharnés pourront placer les exercices non résolus dans une étude Lichess et les inclure dans une méthode Woodpecker ou de répétitions espacées. Soyons fous !

Il est utile de noter sa suite de coups et les différentes options avant de regarder la solution. Enfin, il faudra aussi comprendre pourquoi la solution n’a pas été trouvée (souci dans le protocole de réflexion ? visualisation compliquée ? concentration difficile ?). On constate que lorsque le niveau s’élève, un mélange de tactiques peut s’ajouter au thème de base (d’abord une suppression de défenseur, puis capture de la pièce défendue, puis poser sa pièce sur la case qui n’est plus contrôlée par la pièce capturée, puis enfin la fourchette).

Cela vous inspire ? Et vous, comment travaillez vous la tactique ?

Travailler les répétitions espacées sur Lichess


La répétition espacée permet de revoir fréquemment ce qu’on rate et moins souvent ce qu’on réussit : c’est la technique des flash-cards. Vous désirez travailler des positions d’ouvertures ? Des finales ? Des structures de pions en parallèle avec « Les structures de pions aux échecs » de Mauricio Flores Rios ?

  1. Créez une étude sur Lichess (c’est le moment de vous y mettre) : bouton vert avec la petite croix en haut à droite.
  2. Enregistrez vos positions (puzzles tactiques, premiers coups d’une ouverture), et continuez à alimenter votre étude par de nouvelles positions si vous le désirez. Utilisez des pgn (copier/coller), ou créez vos positions.
  3. Quand vous en avez déjà enregistré une vingtaine ou plus, commencez à les travailler, les unes après les autres, quotidiennement. L’idéal serait de voir au moins une petite dizaine de positions à chaque session quotidienne afin de mieux mémoriser les répétitions au cours d’une même session.
  4. Et quand vous résolvez votre position :
    • Position réussie : décalez-la de 20 places (glisser/déposer avec la souris) ou directement à la dernière place.
    • Reculez-la de 2 places si vous estimez que vous avez tout faux (en tout cas pour bénéficier de l’effet de répétition : pas plus de 2-3 places), de 4 places si vous n’êtes pas totalement satisfait de vos coups, et décalez de 10 places si vous pensez pouvoir encore affuter vos coups.

A chacun de changer les règles du jeu selon ses critères de réussite : reculer la position de 2 places si l’ordinateur décèle une gaffe ou si le coup sort de la bibliothèque d’ouverture avant le 4eme coup, reculer de 3 places s’il y a 3 imprécisions sur 3 coups, reculer de 5 places si c’est une imprécision, reculer de 10 places si l’évaluation s’est sensiblement dégradée sans gaffe ou imprécision, ne pas tenir compte d’une gaffe si elle intervient au bout de 10 coups, retirez la position si vous estimez l’avoir déjà résolue correctement 3 fois (ou 2 ou 10 selon vos exigences !). Vous pouvez estimer que vous avez réussi si vous avez trouvé le premier coup, ou si vous avez une suite gagnante, ou si vous trouvez la solution en moins de 15 secondes. Enfin, bref : à vous de voir.

Si vous travaillez les ouvertures : utilisez la fonction d’analyse et/ou le répertoire d’ouverture intégré (options Masters database après avoir cliqué sur le petit livre en bas, à droite) pour vous corriger.

Vous pouvez utiliser Lichess comme support pour le classement, et vous servir d’un logiciel pour travailler la position.

Enfin, il est possible d’importer ces positions (à condition d’avoir entré la solution) sur Lucaschess et créer ainsi ses exercices de tactiques par répétition sur ce logiciel.

Vous travaillez aussi avec un système de répétitions espacées ?

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Dou ïou spike angliche ?


J’affronte Maïa 5 sur Lichess, j’ai les noirs. Maïa est coté 1637 et j’ai 1780. Mes deux dernières parties classique (60+10) étaient contre des bots plus forts que moi (+100 à 150) et j’avais décidé de me donner un peu de facilité (après avoir perdu une partie et arraché une nulle sur l’autre).

Je joue la partie avec un échiquier sous les yeux avec l’annonce vocale des coups. En anglais.

Sur un 1.c4, je lance une hollandaise. Une douzaine de coups plus tard, les blancs pensent probablement gagner un avantage au centre en sacrifiant un cavalier contre un pion (mais allez savoir ce que pense un bot ?!). Erreur de sa part, et visiblement, la partie s’annonce bien. Avec un avantage matériel, je propose l’échange des dames. Concentré avec l’échiquier sous mes yeux, j’entends : « rook take f8, check ». Incompréhension totale, car selon moi, aucune tour adverse était en possibilité d’effectuer ce coup surnaturel ! Un mat en trois coups s’annonce contre mon roi. Hasta la vista, baby !

L’explication ?

Quelques coups plus tôt, Maïa avait joué Ta1-b1, et j’avais cru avoir entendu « rook e1 », sauf que l’annonce vocale était « rook b1 »

b1 : bi-ouane en anglais

e1 : i-ouane en anglais.

Voilà.

Finales de tours


Vous avez des pions, une à deux tours de chaque côté. Plusieurs objectifs selon la position :

  • Avoir plus de tours que l’adversaire.
  • Avoir un pion passé.
  • Amener un pion sur une case de promotion.
  • Obtenir une majorité de pions.
  • Mater le roi.

Bref, avoir un avantage certain !

Selon Le tableau de bord des problèmes de Lichess, c’est mon gros point faible.

Bon. Choix de problèmes calé sur les finales de tours.

J’ai commencé au niveau normal.

5 problèmes, 5 erreurs

 

Niveau plus facile.

7 problèmes, 3 erreurs.

 

Niveau le plus facile.

10 problèmes, 4 erreurs.

 

Mais au niveau le plus facile, un problème raté coute 20-25 points.

 

Bref, en 20-25 problèmes, j’ai chuté de 200 points !

 

La Tac-Ti-Que vous dis-je !!!

 

La tactique selon Saint Lichess


Je ne vous présente plus Lichess, LE site français pour jouer en ligne. Mais pas que…

Depuis peu, Lichess nous a concocté un superbe outil afin d’optimiser vos exercices de tactique. Deux vidéos valant mieux qu’un long discours, regardez la présentation de Daniel Mallais et celle de Vince sur chesstrainer 2000.

Et revenez me voir juste après.

C’est bon ?

Comme vous avez pu le constater les paramètres sont multiples et permettent un apprentissage selon sa force et ses faiblesses. Mais aussi selon son envie.

Un échauffement de 15 minutes : réglage avec les problèmes les plus faciles, et c’est parti !

Vous préférez vous creusez les neurones ? Hop, problèmes les plus difficiles (mais pas si insurmontables que ça).

Les notions de coups silencieux vous échappent un peu ? Pratiquez régulièrement cette catégorie sur le niveau le plus faible. Puis augmenter progressivement la difficulté.

Vous ne jurez que par la méthode de la Maza ou Woodpecker ? Pas de problème, Lichess a enregistré les problèmes ratés que vous pourrez reprendre plus tard, ou pourquoi pas les 100 derniers problèmes de vos dernières sessions.

Attention au piège des exercices très faciles : on pourrait se dire qu’ils sont inratables, et qu’on  gagne 100 points en 100 problèmes. Sauf que… un problème raté vous retire 20 à 30 points. Donc si vous n’arrivez pas à tenir au moins 30 à 40 problèmes sans erreur, cela va être difficile de monter en grade.
Au bout du compte, le niveau le plus facile (toujours proportionnel à votre niveau) est très exigeant : il ne tolère aucune erreur. Trois exercices ratés sur 20 (par exemple) et vous perdez dans les 50-60 points. Dur, dur !

Personnellement, j’aime bien commencer avec un faible niveau, augmenter d’un cran si je réussis, et baisser d’un cran si je rate. A chacun sa méthode, je vous dis !!

Lichess, what else ?